Compte rendu Marche lecture avec Marc Porcu 22 juin 2014

IMG_4527 (3)En ce premier dimanche de l’été, vingt-deux personnes se sont retrouvées sous un vieux tilleul près de la chapelle St Vincent à St Laurent d’Agny (Rhône). La randonnée marche-lecture nous a conduits à travers un paysage de vergers jusqu’au hameau du Bas-Marjon : cassissiers, groseilliers, abricotiers, cerisiers soigneusement irrigués, entrecoupés de champs de  blé et de soja.  Après une halte lecture  au Vernay (413m d’altitude) nous arrivâmes au Haut-Marjon (449 m) où nous pûmes pique-niquer à l’ombre du grand chêne grâce à l’aimable autorisation des propriétaires d’une prairie de pâture. L’après-midi nous permit de cheminer dans la pénombre des feuillus du  Mauvais Pas au Bois du Bouchat.

Marc Porcu lors des pauses nous fit entendre deux types de textes, d’une part ses traductions d’écrivains sardes et d’autre part ses propres poèmes.

Parmi les écrivains sardes que Marc Porcu a rendus accessibles aux lecteurs francophones une place toute particulière fut donnée à Sergio Atzeni (1952-1995) grâce à des extraits de Nous passions sur la terre, légers et de La fable du juge bandit. L’œuvre de Sergio Atzeni nous permet de parcourir toute l’histoire de la Sardaigne depuis ses origines : la civilisation nuragique, la domination phénicienne, carthaginoise, puis le moyen-âge avec les souverainetés pisane, génoise,  aragonaise, jusqu’à l’époque moderne du Royaume d’Italie. Dans le Le fils de Bakounine,  Sergio Atzeni offre par un récit choral situé dans la Sardaigne de la fin des années trente, plusieurs témoignages sur l’histoire d’Antoni Saba. Antoni Saba est le riche propriétaire d’une cordonnerie dans un village de mineurs dont l’esprit libertaire et anarchiste lui valut le surnom de Bakounine. Le roman sera adapté au cinéma par Gianfranco Cabiddu.

La poésie de Sergio Atzeni fut lue à voix  haute par Marc Porcu avec des extraits de Deux couleurs existent au monde, le vert est la seconde. Voyage en compagnie de Vincent. Les œuvres de Sergio Atzeni nous permettent de rencontrer des Iana (fées), des Bronzetti (statuettes nuragiques)  et Le Danseur de la Lune. Celui-ci représente la figure emblématique du peuple sarde, symbole et métaphore du cheminement de l’homme vers la sagesse et la connaissance, il parcourt, d’étoiles en étoiles, une histoire de l’homme dansant avant de se réfugier sur les hauteurs du mont Tiscali.

Parmi les autres écrivains sardes chers au cœur de Marc Porcu, se trouve Emilio Lussu (1890-1975)  qui après avoir participé à la 1ere guerre mondiale en tant que capitaine de la brigade sarde sur les hauts plateaux du front italo-autrichien s’engage dans l’antifascisme. Marc Porcu est en train de traduire les poèmes de son épouse Joyce Lussu (1912-1998) philologue et résistante antifasciste.

Nous eûmes également le plaisir d’entendre plusieurs poèmes de Marc Porcu, regroupés dans une remarquable anthologie bilingue illustrée de photos de L.Sclavis : Vieilles Femmes de Sardaigne (1980) ; Immigrer (1983) ;  Retour en Sardaigne (1984) ; Approche de l’Ile (2000)  et Lettre à Gramsci (2002) lue en italien puis en français. Une invitation au voyage pour découvrir avec Marc les joutes oratoires poétiques et métriques sur l’ile de Sant’ Antioco.

Bibliographie de la journée :

  1. Œuvre de Marc Porcu :
  • Le Cri de l’Aube/ L’Urlo dell’ Alba, Traduction : Giovanni Dettori, Photographies : Louis Sclavis , CUEC, Cagliari, 20012

 

  1. Traductions de Marc Porcu
  • Atzeni Sergio, La fable du juge bandit, La fosse aux ours, Lyon, 2002
  • Atzeni Sergio, Nous passions sur la terre, légers, Actes Sud, Arles, 2010
  • Atzeni Sergio, Deux couleurs existent au monde, le vert est la seconde. Voyage en compagnie de Vincent, La passe du vent, Lyon, 2003
  • Abate Francesco , Je demande pardon, La fosse aux ours, Lyon, 2014
  • Soriga Favio , L’amour à Londres et en d’autres lieux, Lyon, 2011

 

  1. Autres  auteurs sardes, autres traducteurs
  • Lussu Emilio, Les hommes contre, Denoël, Paris, 2005
  • Lussu Emilio, Le sanglier du diable, La Fosse aux ours, Lyon, 2014
  • Agus Milena,  Mal de pierres, Liana Levi, Paris, 2012
  • Deledda Grazia, Le pays sous le vent, Autrement, Paris, 2006 (prix Nobel de Littérature 1926)

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